Burkina Faso : avant / après

Le 17 mars dernier j'ai été invitée par l'association "Les Amis de Pabré" à Dormans (51) afin de présenter mon voyage au Burkina à travers mes photos et mes vidéos. Cela a permis à plusieurs personnes s'investissant dans l'association mais n'ayant jamais pu se rendre au Burkina de mieux appréhender le pays et à d'autres de se remémorer des souvenirs. Ce fut un échange très riche lors de cette soirée.

Quelques informations sur l'association :

"Créée en 1994, l'association " Les amis de Pabré ", du nom de la paroisse de Pabré au Burkina Faso, a d'abord réalisé deux forages et favorisé le maraîchage dans les villages de Kaogun et de Salé. Depuis quatre ans, elle a entrepris de porter ses efforts sur la scolarisation des enfants de Pabré, le développement en Afrique devant passer par l'alphabétisation de ses enfants, filles et garçons, et la création d'emplois qualifiés. Après avoir financé des travaux à l'école primaire de Pabré, l'association a lancé en 2006-2007 une première campagne de parrainage pour permettre à un plus grand nombre d'enfants d'aller à l'école. Trente-sept enfants sont déjà ainsi parrainés. Cette année, une sécheresse particulièrement longue a épuisé les réserves et les enfants devraient aller à l'école le ventre vide. L'urgence immédiate pour l’association est de financer un repas par jour à tous les enfants scolarisés jusqu'à la prochaine récolte."

Pour plus d'information sur l'association contacter : M. Michel Georges au 03.26.52.96.06

Je suis allée aider Andrée-Marie, la soeur de Annick qui nous a reçu au Burkina, à faire les cartons qui sont acheminés par nos propres moyen au Havre pour partir ensuite par container. Ils sont tous envoyés à Annick et elle s'occupe ensuite de distribuer ce que l'on envoi. Nous avons récolté beaucoup de vêtement (Merci à Laure pour ta contribution !), des chaussures, vélos ... J'ai acheté du lait en poudre pour les bou'd'chou du CREN. Ainsi, tous les 3 mois ils font partir des cartons par container au Burkina remplis de diverses choses en bon état que l'on récolte et qui peuvent servir sur place.

Notre dernier jour ...

Nous sommes allés visiter le site de Laongo. C'ets un site qui permet à des artistes contemporains du monde entier de s'exprimer sur des blocs de pierres/ de granits.

Les anges     L'homme jetant des sorts  Femme-poisson        La recontre

Soirée du 31 sur un fond de Magic System. On entend ce son dans toutes les rues de Ouaga, y a des grosses enceintes  partout dans les rues !! Feu d'artifice de la place de la nation, sympathique. Nous avons pris le chemin de l'aéroport vers 00h30 pour un départ vers 1h du matin qui s'est enfait fait à 5h30 du matin. Autant dire qu'attendre 5h à l'aéroport de Ouaga ce n'est pas la même chose qu'attendre 5h à Roissy ! Il faisait chaud, les moustiques, les odeurs, nous étions un peu tous entassés ! ... mais tellement déçu de devoir déjà repartir ! :-(

Une fois dans l'avion nous avons pu découvrir le désert ! Magnifique, des kms et des kms ...
(Photos prises par le hublot !)

Arrivée à paris vers 12h30 ... Burkina, on se reverra ... !

Messe de 2h à Pissila. Assez impressionnante : chorale, danseurs, musiciens (batterie, percussions, maracas...). Même si l'on n'est pas croyant je pense qu'il faut vraiment découvrir la messe en Afrique, il s'en dégage une ambiance de solidarité et de joie que je n'avais encore jamais vue même dans les messes dites "festives" telles les messes de mariages. De plus, l'église était remplie ... ce qui est rare en France ! Et dire que c'était un dimanche ordinaire !

  Intérieur église              Chorale                   Musiciens            Sortie messe

Après la messe, tous les enfants sont venus à la mission des Soeurs de Pissila pour célébrer le dernier dimanche de l'année. Tout le monde a dansé, joué de la musique pendant encore environ 2h. Nous nous sommes vite insérés dans leur danse afin de faire comme eux mais ils rigolaient d'essayer de nous voir danser comme eux !

Nous avons ensuite pris un repas festif ! Poulet, bananes plantains, pastèques... !

En cuisine : bananes plantains et poulet braisé !

Nous avons ensuite repris la route pour Ouaga. Pissila-Kaya : en voiture et Kaya-Ouaga : en bus. Le fameux bus Africain rempli de tout (dindes, poulet, vélos, mobylettes, bagages, chèvres, et ... des gens !). 25 mobylettes sur notre bus !! C'était hallucinant ! Des chargements de dindes toutes entassées vivantes dans des petites cages. Et quelle n'a pas été notre stupéfaction en arrivant à la gare routière de Ouaga en voyant descendre de la soute ... des chèvres !! Le voyage fut assez pénible. Encore heureux nous avions des places assises. A chaque arrêt des gens montaient seuls ou avec des dindes. On s'entassait de plus en plus, les gens ralaient, se plaignaient qu'ils avaient soif, qu'il faisait chaud et des mouches partout !! Mais au final se fut assez drôle !

Bus à vide                  Bus chargé                 Dans la soute...

Gare routière de Ouaga

Après un trajet comme celui-ci nous n'avions qu'une hate, nous coucher ! ... ce fut la dernière nuit à Ouaga.

Matinée au CREN à donner le biberon au bébés et tressage des cheveux par Augustine. Je me suis fais faire des tresses collées avec mes cheveux, cela duré environ 2h.

L'après-midi Marine & Elise se sont également fait tresser les cheveux mais avec des rajouts.
Puis nous avons rendu visite aux "vieilles sorcières". Elles sont appelés ainsi car il y a eu un malheur dans leur village et elles en ont été désignées responsable, souvent parce qu'elles sont vieilles, ne peuvent plus faire d'enfants et ne sont pas aussi rentables que les autres femmes au travail. Elles sont bannies de leur village de manière horrible, à coup de pierres, à coup de pied, regniées par tout le monde. Souvent les villages voisins sont vite au courant et elles ne peuvent donc pas s'y rendre. Elles se retrouvent donc seules à survivre. A Pissila, les Soeurs ont fait construire un petite maison pour les abriter, ensuite elles se débrouillent toutes seules. Leur petite maison est entourée d'un enclos afin de pas être dérangées par les gens du village qui les voient donc comme des sorcières qui font le malheur. Elles étaient 4 quand nous sommes allées leur rendre visite. Elles cultivent le coton, le file et le vende à des tisserands (qui pour certains ont dépassés ces préjugés sur les sorcières).
Elles étaient très heureuses de nous voir, c'était un hommage pour elles de voir des gens et de plus des blancs. Elles ont absolument tenu à ce que l'on reparte avec un bol d'arachides. C'est dingue cette générosité, elles n'ont rien et le peu qu'elles ont elles nous le donne !! C'est une bonne leçon pour nous autres européens.

Sur le soir, avec Soeur Hélène, nous sommes allées visiter la "maternité" de Pissila. Très rudimentaire : on y trouve une table médicale (sans étrier), des ustensiles, des bassines en inox à même le sol. Une femme attendait sur le sol d'accoucher. Elle avait perdu les eaux mais son col n'était pas assez ouvert donc la personne chargée de faire les accouchements ne pouvait rien faire pour elle ... Il n'y a ni péridurale, ni césarienne, ni perfusion, s'il faut couper durant l'accouchement c'est à vif et suturer ensuite également à vif. A Pissila, on trouve également un dispensaire pour les malades et une "salle de chirurgie". Ce ne sont bien sur que des noms car vu la structure que l'on découvre... Dès qu'il y a un problème pour les accouchements ou autre il faut emmener les malades à Kaya, ville la plus proche à environ 1h de route si l'on trouve une voiture.

Pendant ce temps une association italienne est venue chez les Soeurs pour faire une distribution de dons aux enfants parainés par l'association.

Vers 9h départ pour le village de Koalma. Une fois par moi les Sœurs s’y rendent pour distribuer un complément alimentaire aux familles. Les femmes (les hommes, nous n’en avons vu aucun) doivent venir avec leur carnet de santé. Ensuite nous les appelons une par une et suivant si elles sont seules, enceinte, avec 1 enfant à charge ou 2 ou 3 … elles reçoivent de la farine de soja ou de mil, du sucre, de l’huile, du sel ou encore des haricots. En échange, elles doivent donner 100 FCFA (0.10 €) pour la symbolique. La distribution a durée 5h sans interruption donc certaines femmes ont patiemment attendu 4h pour recevoir leur complément. Le tout dans le calme et la discipline sans aucune cohue.

Femmes (représentant 1/4 de toutes celles qui attendaient !) attendant la distribution

    Ditribution par mes petites mains !                Dernière vague de carnets de santé

Chef de Koalma :
9 femmes à son actif dont 3 enceintes et environ déjà pas loin de 30 enfants ... qui dit mieux ?
Très heureux de nous accueillir il nous a fait don de 2 calebasses que tient Pascal.

Sur la route du retour Koalma/Pissila :

Nous sommes rentrés à Pissila vers 14h30 et nous mangé et fait une sieste ! Nous étions épuisés de cet matinée. Dans l'après midi je suis allée aider Léa au CREN à mettre en sachet des mélanges (farine+sucre+lait en poudre) pour faire la bouillie des enfants.

Cette journée fut riche en émotion par notre passage à Koalma. Nous avons vu beaucoup de misère, de patience de la part des femmes, de sourires et de solidarité.

Episode 1 car l'ordi fait des siennes et ça fait déjà 3 fois que je retape tout l'article donc on va y aller par étape !

Tôt le matin visite du CREN (Centre de Réducation et d'Education des Nourrisons) à Pissila. Il s'agit d'un centre créé et géré, entre autre, par les soeurs de Pissila pour les nourrissons mal-nutris. On y prodigue des soins aux bébés, parfois aux adultes, on y fait des vaccins pour les enfants, on donne des compélements alimentaires aux bébés, on apprend aux femmes à faire la bouillie aux enfants, on osculte les bébés (poids, taille...). Il y a également une pharmacie.

J'ai été très touché par ce centre et par les personnes qui y travaillent, elles font un travaille formidable. J'ai plusieurs fois aidé Léa, une fille travaillant au CREN, dans ses tâches quotidienne. Je l'ai aidée à préparer le mélange servant à la bouillie des enfants : farine de mais, blé, soja ou riz (à donner suivant l'age de l'enfant et sa mal-nutrition) + lait en poudre + sucre. Le lait en poudre leur est fourni par une entreprise Suisse.
J'ai donné le biberon à plusieurs reprises à des tous petits bébés qui sont souvent prématurés et soient n'ont pas la force de téter leurs mères et/ou soient les mères n'ont pas de lait. J'ai donné le bain à un petit Bouliam, prématuré de 7 mois et qui avait 1 mois,

1,3 kg

 
                        Femmes faisant la bouillie pour leurs enfants à la cuisine du CREN

  Femmes décorticant des arachides                Maman et son bébé mal-nutri

Départ 9h pour pour le village de Pissila ou nous avons été accueillis dans la communauté des Soeurs. Presqu'une journée de route avec quelques escales.

Passage par le village de Korsimoro ou Elisabeth rendait visite à ses 2 filleuls.

  Innocent et Moise

Puis passage dans la ville de Kaya ou nous avons mangé à l'auberge avec vu sur le lac de Dem :


           Lac de Dem vu de l'auberge                                                   Charognard

Visite du hall des artisans à Kaya : regroupement de dizaines d'artisans vendant des objets en cuir (sacs, sandales, poufs ...) tous plus jolis les uns que les autres.

Ville de Kaya

Après encore quelques kms nous voilà arrivés à Pissila dans la communauté des soeurs. Jolie petite maison et très accueillante. Elles n'ont pas l'électricité courante, c'est pourquoi des panneaux solaires sont installés dans la cour. De plus toute la journée les panneaux solaires rechargent des groupes électrogènes afin de fournir la communauté en électricité le soir.

                 Maison des soeurs                        Panneaux solaires         Elevage de lapins

Nous avons assisté à la répétition de la chorale à l'église de Pissila, un avant gout de la messe du dimanche qui allait suivre ... un avant gout très joyeux et rythmé !

Paysages sur la route de Manega (toujours) :

 
                                                                              Baobab

D'autres photos viendront plus tard dans l'album photo...

Sur le musée de Manega dit musée de la Bendrologie : http://www.musee-manega.bf/
Situé à 30 min en voiture de Ouaga (et voyage effectué dans la remorque d'un taxi 4x4 !!)

"Le musée Manéga, au Burkina Faso, est considéré comme l’un des plus grands musées privés du Continent. Fondé par l’avocat, chercheur et écrivain burkinabé Maître Titinga Frédéric Pacere, le musée conserve près de 10 000 objets et des pièces archéologiques vieilles de 6 000 ans. Il est dédié à la " bendrologie " ou " science du langage tambouriné ", qui étudie le langage des tams-tams et des masques." http://www.afrik.com

8h : Départ pour visite de Ouaga en Taxi
Visite du quartier de Ouaga 2000 : grandes constructions modernes, pour les ministres, le président, de grands Hotels dont un Sofitel au nom de Kadafi. C'est assez impressionant et révoltant de voir de tels constructions alors que la plupart des gens du pays vivent dans des cases.

 
                                                    Dans Ouaga

 
                                                                 Maison du président Blaise Campaoré

Nous également visité le marché artisanal de Ouaga, c'est une mine d'or et un piège à touristes ! Il y a des tisserans, des sculptures en bronze, en bois, divers objets en cuir (fabriqués par les Touaregs), bijoux ... C'est magnifique. Sur chaque objet vendu, le commerçant doit payer une taxe.

 
             Sculptures en bois                               Sculptures en bronze
 
Hommes frabricant les sculptures en bronze                      Métier à tisser

L'après midi nous sommes allés visiter le musée de Manega . Nous n'avions pas le droit de prendre des photos au musée, mais sur la route les paysages étaient merveilleux...